Broché, 80 p.
Extrait
Le vent qui apaise
Le vent qui est entré dans la vie a ouvert
toutes les portes afin que l’âme puisse aller
sans hésitation ni retard. Il a traversé
devant moi avec son souffle de feu, et
a fait surgir de rien le vertige qui
entraîne au fond, et pousse
de nouveau vers le bleu. J’ai fermé toutes les portes
pour qu’il n’entre pas mais le vent a ressurgi
de moi, et sa fureur m’a libéré de mon
propre sol ; il a blessé le vide avec ses ongles
avides d’un désir de terre inassouvi. Et
j’ai serré dans mes bras ton abandon, ton corps
ouvert dans la floraison d’une offrande. J’ai senti
ton sexe dans la germination des images,
et j’ai laissé tes mains chercher
le moût du vent, et le pousser vers tes
lèvres. Je l’ai vu se détacher de leur bord, comme
des bourgeons d’un vieux fruit, et le jus
courir sur tes seins et ouvrir le cours
des sens. Une lumière encore est restée pour dévoiler
un tourbillon de présages, me rassurer
à l’ombre des arbres, et le chant lointain d’une fontaine
nous a suivi avec insistance de son rythme
sur fond de feuillage.
Informations complémentaires
Version | Papier, Numérique |
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