Description
Parution janvier 1992
Broché, 14,8 x 18,3 cm ; 48 p.
Cinq chapitres consacrés à cinq intellectuels dont les oeuvres sont, par un large public, lues, commentées, relayées. Toutefois, leur notoriété et leur aura les empêchent de se lire et de se « disputer » sereinement. Afin d’en avoir le coeur net, Dominique Avon a lu en profondeur et méthodiquement l’ensemble des écrits de S. Huntington, T. Ramadan, A. Besançon, G. Corm et A. Finkielkraut. Il révèle, dans le champ du religieux, le réflexe identitaire qui, souvent, endosse les habits de la pensée, alors qu’il n’est en réalité qu’une caricature de l’autre, de celui qui est, pense et parfois prie différemment. D. Avon démonte les discours – l’essai sur T. Ramadan fut la première critique exhaustive de cet auteur écrite avant la polémique de l’automne 2003 –, met en évidence les contradictions, les revirements de pensée. Non qu’il soit inconcevable de changer d’idées, mais un problème se pose lorsqu’elles sont à chaque fois assénées comme vérités incontestables, lorsque la démarche n’est plus au service de la pensée mais de l’idéologie.
C’est afin de démythifier leur parole et rendre à la réalité leurs portraits devenus des icônes, que Dominique Avon a écrit ces essais, conscient qu’il bousculerait les positions, tant il est confortable de ne pas les remettre en cause. C’est la vulnérabilité inhérente à la position de l’intellectuel engagé que dévoile ici l’auteur, nous invitant à reconsidérer son rôle et son statut. Si le clerc, en descendant dans l’arène, ne trahit pas, peut-être doit-il cependant reconnaître la fragilité de sa parole.