Description
Sa poésie, qui fait le grand écart entre la puissance laconique des épigrammes et le souffle au long cours d’épopées en vers, se caractérise par la richesse colorée, sonore et métaphorique de son verbe, dans un mélange habile d’humour, d’allégresse et d’interrogations métaphysiques. Pour Brodsky, Les Murray était celui en qui « la langue anglaise respire ». Géant des lettres australiennes, il s’était opposé au modernisme littéraire de la « Nouvelle poésie » australienne, auquel il reprochait de se couper d’un lectorat plus populaire, pour devenir « le domaine d’une clique intellectuelle ». Lui-même était décrit par un critique comme « un poète traditionnel dont l’œuvre est d’une originalité radicale ». Son style est immédiatement reconnaissable à sa dextérité linguistique et à sa maîtrise de la scansion poétique. Il célèbre une Australie rurale, enracinée, idéalisée, celle d’une « république vernaculaire » dont il décrit la flore, la faune et les paysages avec une inventivité toute baroque. Sa langue contribue à installer une réalité, où l’onirisme le partage aux préoccupations sociales et aux questionnements téléologiques. Riche, généreuse, volubile, somptueusement déroutante, la poésie de Les Murray est à l’image de son pays : un continent.