Description
Ma vie jusqu’à la tienne est un livre constitué d’un seul poème, écrit par un père pour son fils mort accidentellement au lendemain de ses vingt ans. Un unique poème donc en forme d’adresse à ce fils : cri devant l’immense douleur de sa mort, de son enlèvement ; étonnement face à l’invincible force de l’amour, qui fait découvrir la vie et renaître la parole là où la mort semblait avoir dit le dernier mot.
L’auteur, jusqu’alors adepte d’un verset ample et musical, recourt cette fois à une succession de vers brefs et secs, lapidaires, parfois même cliniques, seuls à même de dire le hurlement intérieur que provoque la mort d’un fils, seuls à même de faire entendre l’horreur, l’immense mutilation que constitue pour un parent la perte de son enfant. Les vers disent donc d’abord la douleur du père. Mais ils évoluent ensuite vers une adresse de celui-ci à son fils. Un dialogue entre eux s’engage, étrange et neuf : le père découvre que son fils, mystérieusement, lui ouvre une voie, l’invite à le suivre dans son nouvel état, sa nouvelle vie, cherche à lui faire comprendre que leur amour, s’il s’est transformé, transformé par la mort, est cependant entré dans une nouvelle dimension où il est destiné à croître toujours plus, à renaître différemment mais sans cesse. A mesure que le père accepte ainsi de voir son fils le précéder, l’enseigner et l’appeler à le suivre pour l’aimer autrement, le vers se fait plus doux, plus tendre, plus lumineux, retrouve aussi plus d’ampleur et de chair. En sorte que ce qui commence par et sous l’empire de la mort, d’une mort odieuse et inacceptable tant elle est contre-nature, s’achève en déclaration d’amour.



